Avec la technologie Real Tone, Google entraîne ses algorithmes à bien représenter les personnes racisées. Numerama a rencontré Florian Koenigsberger, le responsable du projet, et Natacha Ikoli, une coloriste spécialiste de l’éclairage et de la présentation.
Les appareils photo de nos smartphones sont-ils racistes ? S’ils n’ont pas été conçus dans ce however précis, la majorité d’entre eux continuent de négliger les personnes racisées aujourd’hui. Entraînés depuis des décennies sur des modèles qui ressemblent à leurs créateurs, souvent des hommes blancs, les algorithmes d’picture regorgent de biais. Sans le faire exprès, ils choisissent généralement de mettre en avant un sujet blanc aux dépens d’une personne noire. Les personnes racisées savent qu’elles sont victimes d’une forme de discrimination numérique, puisque leur peau apparaît souvent sous-exposée, surexposée ou tout simplement différente de la réalité.
Au-delà de la query du choix de priorisation entre un noir et un blanc, les algorithmes des appareils photo ne sont tout simplement pas entraînés pour les peaux noires (les outils dédiés à l’étalonnage des couleurs sont basés sur des peaux claires). Un problème mis en avant par Google avec ses Pixel 6 en 2021, les premiers smartphones officiellement équipés de la technologie Real Tone (le Pixel 5, sorti un an plus tôt, l’expérimentait secrètement). Numerama a rencontré les équipes à l’origine de cet essential progrès technologique.
Real Tone, la prise de conscience du problème
Le projet Real Tone half de Florian Koenigsberger, qui a rejoint Google en tant que stagiaire en 2017. Ce fils d’une mère jamaïcaine noire et d’un père allemand blanc, lui-même photographe, a commencé à s’intéresser à la query des biais algorithmiques en 2018. Après avoir parlé à son supervisor de son idée d’améliorer cet side sur les smartphones Pixel, réputés comme excellents en photo, Florian a pris les commandes d’un projet qui n’a été officiellement annoncé que trois ans plus tard. Recherches, réunions… Le plus dur avec Real Tone était de savoir remark toucher à un sujet si smart de la bonne manière. « Nous savons remark faire de la photographie computationnelle, mais nous ne pouvons pas parler au nom de la communauté. Nous avions besoin de beaucoup de monde » explique le chef de projet.
Pour y parvenir, Google a créé une sorte de « process power » composée de personnes racisées. Plusieurs specialists venus du monde de la photographie sont venus aider l’entreprise à faire les bons choix, pour enfin apprendre à ses smartphones à bien représenter les peaux colorées. « C’était très essential de ne pas faire intervenir des specialists seulement à la fin du projet », commente Florian. Il y a évidemment eu beaucoup de machine studying, pour apprendre à l’algorithme photo des Pixel à traiter différemment les personnes en fonction de leur couleur, au lieu de tout faire sur le modèle des peaux blanches. « Personne ne demande aux photographes noirs s’ils savent photographier des personnes blanches », fait remarquer le chef de projet.
Dans l’équipe de Google, il y a plusieurs artistes et spécialistes de la représentation. Parmi eux, Natacha Ikoli, née au Congo et élevée à Paris. Devenue coloriste et spécialiste des questions de présentation des personnages, Natacha est une experte de la colorimétrie vidéo « Quand vous êtes une personne noire, vous voyez quand certaines personnes apparaissent comme surexposées ou trop foncées », explique-t-elle. Un problème que les personnes blanches ne voient pas toujours.
En 2020, Google a commencé à déployer Real Tone. En 2021, il l’a officiellement dévoilé. Grâce à cette technologie, pour l’immediate réservée aux smartphones Pixel, les teins de peau sont plus fidèlement représentés sur les smartphones Pixel que sur les autres mobiles. Les textures sont aussi meilleures, puisque les algorithmes anticipent ce qu’il faut faire quand ils reconnaissent une personne noire.
Cette technologie peut-elle devenir la norme chez Apple, Samsung et Xiaomi ?
Aujourd’hui, Real Tone se limite à l’appareil photo Pixel. Il existe bien des filtres dans Google Photos, mais Florian Koenigsberger laisse entendre que seules les images vraiment prises avec les smartphones de Google utilisent vraiment bien son nouvel algorithme : « Il existe des moyens d’améliorer les vieilles images, mais si votre travail de départ est mauvais, ça ne sera pas bon ».
Quid des autres produits de Google, comme Google Meet (le service d’appels vidéo avec lequel nous avons réalisé l’interview de Florian Koenigsberger) ? Real Tone n’est pas utilisé dans les autres providers Google aujourd’hui, ce qui veut dire que les webcam ne rendent pas encore justice aux peaux noires. « C’est compliqué, mais on travaille dessus » explique Florian Koenigsberger, qui met en avant des questions de compression.
Enfin, remark expliquer qu’aucune autre marque de téléphones ne se soit penchée sur le sujet ? Google dit discuter avec les constructeurs de terminaux Android, mais la réalité est qu’il est le seul à communiquer sur cet side en 2023. Doit-on y voir un manque d’intérêt des autres marques ? Florian Koenigsberger ne le pense pas : « Ce n’est pas pour rien que nous avons pris autant de temps. Ce n’est pas un travail rapide ». Selon lui, toutes les autres marques majeures (Apple, Samsung, Xiaomi…) travaillent sur ce sujet, mais aucune n’est encore prête à mettre en avant leurs avancées. « Ils savent que quand on parle de ça, les gens vont vous poser des questions ». « C’est bien que les autres prennent leur temps ».
Dans quelques années, les appareils photo de nos smartphones pourraient être capables de capturer facilement des peaux sombres, à tel level que la query ne se posera même plus. En attendant, les smartphones Pixel sont les seuls à vraiment revendiquer cette qualité.
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