Microsoft a des soucis à se faire : L’UE ouvre une enquête antitrust concernant l’intégration de Teams à ses suites bureautiques !

Le géant de Redmond risque une amende colossale et pourrait être contraint de revoir en profondeur sa stratégie de commercialisation !

Des pratiques commerciales remises en question

Au cœur des préoccupations de la Commission européenne : l’intégration de Teams à ses populaires suites Office 365 et Microsoft 365destinées aux entreprises. Pour Bruxelles, cette pratique pourrait conférer à l’outil de communication et de collaboration de Microsoft un avantage de taille sur ses concurrents. Cela le rendrait incontournable pour les utilisateurs de ces suites.

Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, a exprimé ses inquiétudes quant à cette stratégie potentiellement illégale au regard des règles de concurrence de l’UE. Microsoft dispose actuellement d’un certain délai pour répondre aux griefs qui lui sont notifiés et tenter de trouver un terrain d’entente avec les régulateurs.

Des mesures correctives jugées insuffisantes

Face aux premières critiques, Microsoft avait déjà pris les devants en séparant Teams de sa suite Office en Europe l’année dernière, avant d’étendre cette décision au niveau mondial. Mais visiblement, ces efforts n’ont pas suffi à apaiser les craintes de la Commission. Celle-ci estime que des changements plus profonds sont nécessaires pour rétablir une concurrence équitable. Ausdi, Brad Smith, l’actuel président de Microsoft, a déclaré apprécier les éclaircissements fournis par Bruxelles. Il s’est engagé à travailler de concert avec les autorités pour répondre à leurs préoccupations.

Une plainte à l’origine de l’enquête

Il faut savoir que cette procédure fait suite à une plainte déposée en juillet 2020 par Slack, concurrent direct de Teams et propriété de Salesforce depuis 2021. L’entreprise accusait à l’époque Microsoft d’avoir illégalement lié Teams à Office. Ce qui oblige son installation pour des millions d’utilisateurs et masque son véritable coût aux clients professionnels.

Des sanctions potentiellement lourdes à venir

Si les violations antitrust sont confirmées, Microsoft s’expose à une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial. La Commission pourrait aussi imposer des mesures correctives contraignantes, obligeant l’entreprise à revoir en profondeur ses produits logiciels. Ce ne serait pas une première pour Microsoft, déjà sanctionné à plusieurs reprises par Bruxelles. En 2004, la société avait dû proposer une version de Windows sans Media Player préinstallé. En 2009, elle avait été contrainte d’intégrer une fenêtre de choix du navigateur dans son système d’exploitation. Et en 2013, on rappelle aussi que Microsoft avait écopé d’une amende de 730 millions de dollars pour avoir omis cet écran dans Windows 7 SP1.

Cette nouvelle affaire ne fait qu’illustrer la grande vigilance dont font preuve les autorités européennes face aux pratiques des géants du numérique. Elle met également en exergue les difficultés auxquels sont confrontées ces entreprises qui doivent concilier stratégie commerciale et respect des règles de concurrence. L’issue de cette procédure sera scrutée de près, tant elle pourrait redéfinir les règles du marché des outils de communication et de collaboration en entreprise.